Judicieusement positionnées, 4 à 6 éoliennes peuvent répondre aux besoins en électricité d’une ville de 12 000 habitants. Une énergie propre et inépuisable qui s’inscrit au cœur de la transition énergétique en marche. Mais créer un parc éolien nécessite d’importants investissements, en argent comme en temps. Les 10 étapes indispensables pour transformer le vent en électricité sont échelonnées sur plusieurs années.
C’est logiquement la première action à effectuer : identifier un site adéquat. Région par région, les DREAL (Directions Régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) ont déjà défini les gisements de vents. Chaque secteur des Schémas Régionaux Climat Air Energie dispose d’une documentation avec des données techniques (comme la capacité de raccordement au réseau électrique) et des contraintes réglementaires, patrimoniales ou géographiques… Les porteurs de projets doivent ensuite repérer au sein de ces zones favorables les terrains exploitables.
La pertinence du terrain doit ensuite être validée par des recherches plus poussées. Pour cela, un mât de mesure est installé pendant plusieurs mois dans la zone cible. Il permet de réaliser une étude de vent approfondie et d’évaluer le gisement éolien : vitesse, orientation, pression atmosphérique, température de l’air ou encore humidité. Ces éléments sont essentiels au calcul de la future production d’énergie et à la rentabilité du projet. Par exemple, une éolienne ne peut fonctionner qu’entre 15 et 90 km/h de vent ; le site ciblé doit donc respecter ces critères.
En parallèle, le projet est présenté au maire et aux élus locaux concernés. C’est aussi le moment de prendre contact avec les propriétaires et les exploitants agricoles. Objectif : étudier ensemble les avantages de l’installation d’éoliennes sur leurs terrains. Si les différentes parties se mettent d’accord, une promesse de bail peut être signée. Il est aussi possible de commencer à organiser des réunions d’informations pour sensibiliser les riverains et les habitants de la commune.
Jusqu’à 2017, une fois le terrain validé, le porteur de projet devait déposer toute une série de demandes d’autorisations préfectorales et ministérielles. Au total, une vingtaine d’organismes était sollicitée pour chaque projet. Depuis 2017, une demande d’autorisation unique simplifie les démarches. Il faut aussi obtenir du gestionnaire du réseau électrique (Enedis, RTE ou une ELD selon les cas) l’autorisation de raccordement de ses éoliennes.
Tout projet éolien implique une enquête publique, une consultation de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites (où siègent les associations environnementales, de patrimoine, de paysage, etc.) et une consultation de la DREAL. Des avis consultatifs sont ensuite remis au préfet.
Le préfet statue sur la base de tous les éléments recueillis. Sa décision peut donner lieu à des recours, qu’il s’agisse d’un accord ou d’un refus. En cas de recours, plusieurs années sont alors nécessaires pour qu’une décision définitive soit rendue.
Une fois l’accord définitif obtenu, l’opérateur peut déposer son dossier de financement auprès d’organismes spécialisés, comme Unifergie. Expert dans cette filière, Unifergie finance le projet dans son ensemble et sur mesure.
Les travaux de construction durent en moyenne de 9 à 12 mois, selon la taille du parc. Plusieurs appels d’offres sont nécessaires pour répondre aux différents besoins du chantier : génie civil, pose des câbles, transport des éoliennes,… Après les travaux de terrassement et la réalisation des fondations, les éoliennes sont assemblées, testées puis raccordées au réseau, une fois obtenu l’agrément d’organismes certifiés.
En général, les contrats sont signés pour une période pouvant aller jusqu’à 20 ans entre le producteur d’énergie éolienne et le distributeur. Le parc est piloté à distance tout au long de son exploitation, avec des maintenances régulières pour assurer le bon état de l’installation.
20 ans : c’est la durée de vie moyenne d’une éolienne. Elles peuvent ensuite être démontées et dans ce cas faire l’objet d’un recyclage. L’exploitant peut alors :
La part de l’éolien dans la production électrique française*
La France est le 9e pays producteur d’énergie éolienne du monde. Chine, Etats-Unis et Allemagne dominent le classement*
Le nombre d’emplois direct et indirect dans la filière industrielle éolienne française, en hausse constante. 1 070 sociétés actives sont recensées dans le secteur (Observatoire de l’éolien)**
La capacité éolienne installée en France fin 2018. Objectif fixé par le gouvernement : 27 GW d’ici 2023**
La puissance moyenne d’une éolienne terrestre.
* EDF – 2017** Observatoire de l’éolien - 2018