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Les défaillances d’entreprise à nouveau en hausse

 

En hausse depuis deux ans, les défaillances d'entreprise touchent tous types de sociétés, mais ne sont pas forcément synonyme de faillite ! Quelle est la situation actuelle ? Quelles sont les causes des défaillances d’entreprise et comment y faire face ?

 

Qu’est-ce qu’une défaillance d’entreprise ? 

La défaillance d’entreprise résulte de l’ouverture d’une procédure collective entraînant une déclaration de cessation de paiement. Au sens de la Banque de France, il s’agit donc de redressements et de liquidations judiciaires. Les études montrent qu’une défaillance d’entreprise trouve ses racines dans de multiples facteurs, tels que :
-    une mauvaise allocation des ressources ;
-    une croissance trop rapide ;
-    une prédiction du marché erronée ;
-    un manque d’investissement (R&D, salariés, infrastructures, etc).

Ces situations mettent en péril la santé des entreprises et peuvent aller jusqu’à entraîner, dans certains cas, une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire.

Comment les éviter ? Comprendre ce processus de dégradation favorise la prévention des défaillances. Mais il faut aussi savoir évaluer parfaitement la situation du marché ! De nombreuses entreprises en bonne santé, entraînées par un contexte défavorable – même temporaire – du marché, peuvent se retrouver sous le coup d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire.

 

Qu’en est-il des défaillances d’entreprises en France en 2022 et en 2023 ? 

Selon la dernière publication de la Banque de France (janvier 2023), le nombre de défaillances d’entreprise affiche une forte hausse sur l’année 2022 (+ 48,7 %). Le niveau atteint (41 020) reste néanmoins en retrait de 20 % par rapport à l’année 2019 (51 145), période de référence pré-Covid. Cette hausse constatée en 2022 peut en partie s’expliquer par un effet de « rattrapage », après des années 2020 et 2021 atypiques et marquées par de nombreuses aides gouvernementales. 

En France, la hausse des défaillances d’entreprise en 2022 concerne tous les secteurs d’activité mais elle est plus marquée dans l’hébergement et la restauration (+ 106 %), un secteur très soutenu durant la crise sanitaire. L’industrie (+ 64 %) et le commerce (+ 54 %) subissent également une forte augmentation.

Autre donnée éclairante : 93 % des défaillances sur la période touchent des micro-entreprises, un chiffre en baisse de 2 points par rapport à 2019. Les TPE et les PME, largement bénéficiaires des aides de l’État pendant la période Covid, sont les catégories en plus forte hausse en 2022, avec respectivement +96 % et +92 %.

Une vague significative de défaillances des entreprises est-elle pour autant à prévoir ? Non, répond la Banque de France. En revanche, l’institution s’attend à voir leur nombre rester à un niveau élevé en 2023, dans une période de crise énergétique, d’inflation et de remboursement des PGE (prêts garantis par l’État). Plus de 700 000 entreprises en France en ont bénéficié. Pour certaines d’entre elles, ce prêt garanti par l’État n’a fait que masquer les difficultés financières et améliorer temporairement leurs résultats. Une forme de sursis, estiment de nombreux experts, qui voient là l’une des explications de la forte augmentation du nombre de défaillances.

La situation fin avril 2023 confirme la tendance. Selon le dernier rapport de la Banque de France, bien que le nombre de défaillances d'entreprises continue de progresser, il reste inférieur à la moyenne pré-covid :
-    59 342 en moyenne sur la période 2010-2019
-    51 145 fin 2019 (sur un an)
-    31 400 en avril 2022 (sur un an)
-    46 183 en avril 2023 (sur un an).

 

Quelles sont les causes des défaillances d’entreprise ? 

Deux raisons principales impactent la situation des entreprises et peuvent entraîner une défaillance

L’interne d’abord, comme des choix stratégiques qui freinent voire empêchent l’entreprise de s’adapter aux évolutions du marché : un business model inadapté, un outil de production obsolète, …

Quant aux causes externes, elles peuvent être multiples et dépendent notamment du contexte politique, juridique et économique. Parfois, la défaillance d’un client peut constituer le point de départ de sa propre défaillance ! Il ressort des études de la Banque de France que les situations financières des TPE et des PME sont les plus impactées par la conjoncture, avec pour résultat de nombreuses procédures de redressement et de liquidation.

 

Quelles solutions pour faire face aux défaillances d’entreprise ?

Plusieurs dispositifs existent pour les entreprises qui affrontent des difficultés financières.

Les délais de paiement ou remise des majorations de retard : en faisant une demande auprès de l’administration concernée, comme l’URSSAF ou les impôts, pour les dettes sociales et fiscales. Si les déclarations et paiements de l’entreprise sont en règle, il est possible de faire appel à la Commissions des chefs de services financiers (CCSF).

Les aides publiques : pour faire face aux problèmes de financement de l’activité ou de développement. Si l’entreprise compte moins de 400 salariés, l’accompagnement est assuré par le Comité départemental d'examen des problèmes de financement des entreprises (Codefi). Sinon, par le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri).

La médiation du crédit : pour les entreprises et micro-entrepreneurs qui peinent à rembourser leur PGE ou obtenir et rembourser un prêt bancaire, hors cessation de paiement. Après dépôt du dossier, et sous réserve de recevabilité, l’entreprise est contactée dans les 48 heures pour établir un plan d’action. Une fois la banque contactée, elle dispose de 5 jours ouvrés pour revoir sa position.

 

 

 

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